Géants et Nains
Où il est question de démontrer que les différences entre les grands nains et les petits géants ne sont pas celles qu’on devine au premier abord ni même au second. C’est pire.
« … Prenons l’exemple du géant. Le géant normalement géant, c’est le géant. Le géant plus grand que le géant normal, c’est le grand géant. Le géant plus grand que le grand géant, c’est le très grand géant. Le géant plus grand que le très grand géant, c’est le très très grand grand géant géant. dans l’exemple concernant le nain, l’amplitude va jusqu’au très très petit petit nain nain. »
La comtesse et le lion
de Yannick Jaulin
Où il est question de plaisirs, d’amours, et de rivière à traverser.
« Et puis il y eut ce jour. Moi, gros chat aquaphobe, je décidai de prendre mon bain en même temps que vous. L’obsession de me faire remarquer m’avait fait oublier le danger du ridicule. »
Bonhommefleur
de MaRo et Eponine
Où il est question d’une fenêtre, d’une vieille dame qui parle et de personne qui répond.
« Dites, je suis quand même pas la seule à le voir, ce drôle de bonhomme ? Mademoiselle Violette, vous le voyez, vous ? (Elle est sourde ma parole)… »
Revoir Patricia
Où il est question d’adolescence, de souvenirs et d’un rendez-vous où la réalité dépasse la fiction.
« Internet donc. Les sites qui proposent des retrouvailles ne manquent pas. Une piste. Un visage. Elle aurait travaillé à l’office de tourisme du Touquet. S’appellerait à présent Tourillon. Des photos qui pourraient bien lui ressembler. Un âge qui pourrait correspondre. Comment être sûr. Avec toutes ces années. »
Les trois plus grands chagrins du monde
de Thomas Vinau
Où il est question de trois histoires aussi banales que des coups de poing dans le ventre.
« Ce pourrait être une autre histoire. Une petite histoire de rien. Le plus grand livre du siècle. Une histoire de rien. L’histoire d’un gamin et de sa mère. »
Quand il dit bleu, je vois rouge
Où il est question de voir, entendre et sentir chacun son bleu à sa porte.
» Toute parole n’est qu’échange, commerce et grain à moudre. Mais toute parole est existence. Fais que ce grain soit le meilleur possible. Le plus plein, le plus odorant, le plus doré ».
Poétique
Poèmes de René Guy Cadou
Où il est question de lumière, d’écriture et de présence au monde.
« … Mais se savoir parmi les hommes En un présent aventureux Une petite lampe à huile Qui peut encore mettre le feu ».
Ils regardent
Où il est question d’enfants qui regardent, de jardins et de joujou vivant.
» Le luxe, l’insouciance, et le spectacle habituel de la richesse rendent ces enfants-là si jolis qu’on les croirait faits d’une autre pâte que les enfants de la médiocrité ou de la pauvreté. »
Louxor
Nouvelle érotique de Paul Fournel
Où il est question d’exotisme, de rencontres, et de traduction pour adultes.
« …Il me fit signe de poursuivre et resta concentré sur ce que je traduisais, dois-je le reconnaître, en rougissant peu à peu. »
Le noyau
de Myriam Nion
Où il est question de voisinage, d’un arbre fruitier, du temps qui passe et d’élagage intempestif.
« … le banc de Pépé. Il s’y asseyait quand il faisait très chaud, un bâton à la main, taquinait les fourmis et y mangeait des prunes. Après chaque prune dégustée, il jetait le noyau par-dessus son épaule, et hop, chez le voisin. »
Trophée
Où il est question de chasseurs, de proies et de regards dans des viseurs.
Tu as poussé la porte, essoufflé, examiné le toit en terrasse du petit immeuble. Le muret ! Un bon choix, tu t’en es félicité. De là, tu surplombes la scène.
Arbres
guide de reconnaissance éternelle et scientifique
de Sophie Puls
Où il est question de pointillés, de flèches et de typologie scientifiquement poétique.
Forme, taille, texture, couleur, origine… Apprenez à reconnaître les arbres qui vous entourent !
Histoires naturelles
de Jules Renard
Où il est question d’un cheval, d’un âne, d’une sauterelle, d’un chien, d’une chèvre… et peut-être qu’on en oublie.
« Personne ne lit la feuille du Journal Officiel affichée au mur de la mairie. Si, la chèvre. »
Six poèmes
Où il est question de maisons, de routes, d’attentes, d’espoirs, d’échecs et d’amour.
« Juste avant que la route se termine, y aura une autre route. Va par là et pas ailleurs. Sinon ta vie sera ruinée à jamais ».
On n’a jamais fini de ranger la vaisselle
Où il est question de beaucoup de questions… Et de quelques interrogations.
« De plus en plus d’âmes sensibles s’étonnent et s’indignent que dans les abattoirs, on tue les animaux en leur donnant la mort. »
Il est minuit à Beyrouth
Où il est question de ville méconnaissable…Et de joie.
« Il pense qu’on n’est jamais de retour. C’est une idée obscure qui tient dans les mots. Là, elle est une expérience présente, éprouvée soudain ; Beyrouth n’est plus. »
Les mains rouges
Où il est question de flics, de tessons de bouteille, de garage, de flagrant délit et de rouge.
» Il a juste eu le temps de se désharnacher, d’agripper la rambarde, de sauter à pieds joints sans se casser la gueule sur le tablier noir qui sentait le goudron. Se tailler vite fait. »
Le dernier client
Où il est question de Noël, de flocons, de salon de coiffure et de savon à barbe.
« La barbe du vieil homme était longue et broussailleuse et Fabien travailla d’abord aux ciseaux. Puis il lava le visage ridé à l’eau chaude, appliqua la mousse par de légers mouvements circulaires et rasa délicatement la peau. ».
Le passé ?
Collection poétiques
…Des dates oubliées, des échos de batailles, des bouts de phrases d’ancêtres, des silhouettes célèbres ou inconnues, tout un fatras qui roule dans notre dos, qui se presse dans notre dos pour nous faire avancer, nous autres, petits hommes, héritiers malgré nous, ignorants et pourtant porteurs d’avenir. Le passé ? C’est l’Histoire ; et c’est ce qui fabrique de l’avenir.
Le bricoleur
Où il est question d’une boîte à outils qui fait d’une maison un canot de sauvetage.
« L’une des assiettes bascula doucement, en heurta une autre qui en fit tinter une troisième (…) Satisfait, il sortit sur la pointe des pieds et monta à l’étage ».
Un autre verre
Où il est question de bistrots, d’abbayes, de mémoire et de saisons.
« Même moi j’en oublie. Ce qui se passa, qui un jour passera. Le premier signe venu quand j’ai perdu mes clefs, et l’amour, et avec, la belle saison du temps des merveilles ».
Où vont les mots ?
de Albane Gellé
Collection Poétiques
Où il est question de vent, de ballons, de mots, de souffle et de transmission.
« Puis j’ai glissé un mot à l’intérieur de chaque ballon.
Une fois que chaque ballon a eu son mot, j’ai gonflé tous les ballons.
C’est ce qui a été le plus fatigant, parce que je n’ai pas beaucoup de souffle.»
Mes bottes de 7 lieux
de Denis Péan
Collection Poétiques
Où il est question de voyages, d’odeurs, de couleurs, de 7 ailleurs.
« La ruelle est bordée de choux énormes, d’assortiments plastiques, de pinces multicolores… le boniment des maraîchers glisse sur les cagettes de citrons, les tréteaux de culottes-panthère, de savates roses aux écussons de fils d’argent brodées.»
Nosce te ipsum
Où il est question d’une très vieille armoire, d’un grand-père et d’un petit garçon curieux.
« Il attrapa une troisième boîte, malgré son coeur qui battait à tout rompre…»
Manger avant d’avoir faim
de Paul Fournel
Où il est question de vélo, d’ exploits, de côtes, de descentes et de galettes de riz pâteuses…
« Nous fîmes une belle montée du col de la République au milieu des hordes, je me sentais gaillard. Mon père qui possédait parfaitement la science de mon train me ménageait sans m’endormir et nous allions à une gentille cadence.»
Rendez-vous manqués
de Victor Hugo
Collection Poétiques
Où il est question de merles, de fée, de Rose et de ratés.
Deux poèmes de Victor Hugo, deux couleurs pour deux histoires d’amour… sans lendemain !
Kate
de Joël Egloff
Où il est question de station Antarctique, de plomberie, de verbes irréguliers, de manchots et de tout ce que nous réserve l’existence.
« (…) et puis plus rien d’autre à faire qu’à attendre la fin de la journée, m’asseoir au bord de l’eau et regarder passer les icebergs à l’horizon. »
Le sens du béret
Où il est question de regard porté sur les choses, de bon sens et de bons mots.
Ce « sens du béret » est un extrait d’un travail quotidien d’un an. Tous les jours je publiais, sur Facebook, un petit texte, aphorisme, jeu de mots ou trouble de la pensée. Les dessins sont venus ensuite s’accoler aux textes, au hasard, à la manière de cadavres exquis.
Touriste
de Christian Casoni
Où il est question de cordon ombilical, et d’une naissance qui en entraîne une autre.
« J’ai soulevé le drap du bout des doigts, pour être bien sûr que je n’avais pas rêvé… et j’ai vu son visage dans la pénombre. Ding, il a ouvert un oeil, il avait presque l’air en colère. »
Au dehors, silence
de André Zémiri
Où il est question d’un fleuve, d’un tableau de maître, des perles d’un rideau et de rencontres.
« De la main, je lui fais un petit salut. Il ne parle jamais le premier et s’il ouvre la bouche c’est pour répéter vos derniers mots. Pourtant, cette fois : – Tu vas jamais à la messe, toi ? »
La réhabilitation
Où il est question d’un défunt cochon d’Inde prénommé Paulo, petite bombe à retardement.
« Il avait eu à manger. Il avait eu à boire. Il n’avait pas eu chaud. Il n’avait pas eu froid. On avait ramassé ses crottes sans faire les dégoûtés. On avait changé sa litière sans compter les sacs de sable. Et question tendresse, il avait été servi ! »
Non, merci !
Où il est question de bouffons, de ministres, de puissants, de veulerie et de liberté avant tout.
« … être seul, être libre, Avoir l’oeil qui regarde bien, la voix qui vibre, Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers, Pour un oui, pour un non, se battre, – ou faire un vers ! Travailler sans souci de gloire ou de fortune, A tel voyage, auquel on pense, dans la lune ! »
L’espérance
Où il est question de pommiers et de pêcheurs, du vent du Sahara et de la patience des retours.
» Lui, sur une pierre couverte de scories du désert, s’amuse à dessiner un visage et se souvient du bruit léger d’une robe qui glisse, d’une envie de naufrage au coeur d’une rivière douce. »
Juanita
Où il est question de violence et de dictature… de pureté et d’innocence.
» L’armée, il l’a achetée, le peuple, il l’a soumis, un coup d’Etat sans bavure. Tout serait parfait si ce n’était ce ventilo qui patine au-dessus de sa tête sans brasser l’air. »
Le temps c’est de l’argent
(surtout s’il fait beau)
de Hervé Giraud
Où il est question de selfies, de siestes et de start-up.
» On dit d’eux qu’ils sont jeunes, beaux et ambitieux. Ils disent d’eux la même chose : on est beaux, jeunes et ambitieux. Ensuite ils font un selfie avec la bouche en coeur… «